Salam aleykoum, bienvenue à toutes !
Voici le premier article, qui, je l’espère sera le début d’une longue série in sha Allah. Après deux ans et demi d’existence, je me suis dis qu’il était peut être temps de commencer à vous raconter notre histoire. Tellement de choses à vous dire, à vous partager…
Évidemment une partie seulement car il y a des choses qui relèvent de l’intimité de nos personnes mais également de peur de voir la validité de nos actes annulée ou diminuée. Pourquoi après deux ans et demi et pas avant ? Car, à contre courant, nous avons décidé de développer notre marque loin du story telling attendrissant, des ventes misées sur l’émotion… Oui, c’est plus dur et c’est plus long mais ça ne nous ressemblait pas. Allez, je pense qu’on peut y aller : bismillah.
Moi c’est Oum Adam, fondatrice de la marque Youmadame et comme il était important de commencer par le commencement il faut que vous sachiez qu’avant Youmadame il y a eu « youmaitresse ». Avant d’etre la commerçante que vous connaissez actuellement j’étais institutrice.
Mars 2020, alors que je suis pleinement epanouie dans mes fonctions, la petite école populaire de Ain Chock à Casablanca dans laquelle je travaille est comme tout le reste du pays, voir du monde frappée par la crise du Covid-19. Sans rentrer dans les détails d’un point de vue professionnel je vais traverser une période qui ne sera vraiment pas simple pour ne pas dire très difficile. Entre autres, les structures ferment leurs portes, les élèves, ainsi que mes enfants sont renvoyés, chez eux les salaires sont menacées. On s’active, on s’organise et finalement un arrangement est trouvé avec la direction, les cours auront lieu en distanciel et les salaires seront maintenus à 60% avec promesse du versement du complément au terme de l’année…Pas évident mais pas le choix donc je patiente comme le reste de la planete et après tout je pense que je suis loin d’etre des plus à plaindre al hamdoulilah.
Casablanca est au ralenti, presque à l’arret, et celles qui l’ont vécu vous le diront c’est plutot impressionnant pour la capitale économique du pays qui ne s’arrete pratiquement jamais. Au fur et à mesure des jours et des semaines je me réorganise et une nouvelle routine prend place. C’est le grand vide dans les rues mais également dans ma tete. Les mois passent et l’été et la fin de l’année scolaire approchent. C’est dans cette période de « chaos social » ou les chars militaires passent tous les soirs sonner le couvre feu sous mes fenetres que l’idée déjà entérrée plusieurs fois de lancer mon propre projet renait. Sans vraiment trop réfléchir, c’est sans concertations ni conseils que je décide de me lancer dans l’entreprenariat.